
La grande pitié des inondés
L’année 1930 mériterait d’être marquée d’une pierre noire dans les annales de notre pays. Depuis bien longtemps, le climat ne s’était pas montré aussi inclément, et les pluies continuelles, les dépressions barométriques ont occasionné une série de catastrophes : inondations dans le Sud-Ouest, tempêtes sur les côtes bretonnes, éboulement de la colline de Fourvière, et enfin, pour clore cette série tragique, crue de la Seine.
On a craint, un moment, de connaître, dans la banlieue parisienne et à Paris, les heures tragiques de 1910. Au moment où nous mettons sous presse, le danger semble être à peu près conjuré. Paris et ses environs ne connaîtront pas, dans toute son horreur, le plus sournois, le plus redoutable des fléaux. Il n’en reste pas moins que, la Seine ayant atteint la « côte de mobilisation », c’est-à-dire près de six mètres, et ses affluents ayant débordé, de nombreuses agglomérations ont dû être évacuées en hâte. Comme toujours en pareil cas, les soldats du génie, les gendarmes, les sapeurs-pompiers, les sauveteurs bénévoles se sont surpassés. Et quel fut le désespoir des malheureux inondés qui se sont vus chassés de leur foyer par le flot ? Ils ont dû, en toute hâte, abandonner une maisonnette, un mobilier, des objets familiers qui constituaient tout leur avoir, qui représentaient des années de labeur et d’économie ! Ces évacuations ont été l’occasion de nombreuses scènes émouvantes, surtout quand les maisons menacées abritaient des vieillards, des enfants en bas âge. Il a fallu chercher des gîtes provisoires aux infortunés sinistrés, et une fois de plus la solidarité bien connue de notre population s’est montrée à la hauteur des circonstances douloureuses.
Exposition temporaire DU 21 OCTOBRE 2023 AU 28 JANVIER 2024 (Passée)