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Le musée

Présentation du musée

Le musée de Conflans-Sainte-Honorine situé à la confluence de la Seine et de l’Oise constitue par la variété de ses collections un témoin de l’histoire de l’évolution de la batellerie et de ses voies navigables durant les siècles derniers.

L’origine

Le musée ouvre ses portes dans le château du Prieuré en 1967 à l’instigation de Louise Weiss, « l’Européenne », célèbre journaliste et écrivain. Elle se rapproche de Georges-Henri Rivière, père des écomusées, conservateur du Musée des arts et traditions populaires de Paris, qui confie l’opération à l’un de ses élèves, François Beaudouin.

Le musée va rendre compte des divers aspects de la vie batelière, du rôle économique de la navigation intérieure et des principes de l’architecture fluviale. Il est un musée de l’histoire des hommes, des sciences et des techniques.

À la confluence de deux cours d’eau majeurs, la Seine et l’Oise, le musée s’inscrit dans un site fortement marqué par l’histoire, des invasions normandes à nos jours.

Ce dernier confie de suite l’opération à l’un de ses élèves, François Beaudouin. Ce jeune ethnologue est alors connu pour ses travaux scientifiques sur des bateaux maritimes et possède par ailleurs une sérieuse expérience de navigateur. Il est également historien et diplômé de l’École Pratique des Hautes Études. F. Beaudouin rencontre L. Weiss le 4 juin 1964. Les travaux préparatoires doivent être menés avec célérité car il s’agit d’occuper rapidement l’espace laissé vacant au « château » et promis par la Municipalité. M. André Leroy-Gourhan, professeur au Collège de France, soutient également le projet.

La création

Conquis par cette entreprise d’envergure nationale, le conseil municipal adopte la délibération officielle créant le musée, le 23 juillet 1965. Après qu’une démarche ait été faite auprès de M. Jean Chatelain, directeur des musées de France, le ministère des Affaires culturelles avait donné son accord à ce projet en recommandant le titre-programme de « musée d’intérêt national de la batellerie ».

Des appels sont lancés aux mariniers et à toutes les personnes susceptibles d’apporter leur concours à la récolte d’objets. Un mouvement d’enthousiasme se dessine et les collections prennent corps, enrichies par les premières reconstitutions scientifiques (maquettes), telles celles des bateaux de Loire.

Parallèlement, F. Beaudouin effectue pour Conflans ses premières études ethnologiques. Il produit un grand diorama sur la Dordogne avec, comme pièce centrale, un couajadour d’Argentat, ou gros gabarot, chargé de douves de tonneaux et de carassones (piquets de vignes). Ainsi trace-t-il les grandes lignes méthodologiques de l’ethnologie nautique qu’il entend développer. Pour lui, cette discipline « a pour but d’étudier les activités nautiques traditionnelles ; le bateau tient une place de choix dans l’éventail de ses objets d’études. Véritable organisme artificiel autonome, étroitement intégré aux systèmes d’activité, il évolue dans le temps, s’adapte au milieu où il travaille ; il porte inscrites dans son architecture les traces des innombrables facteurs qui l’ont façonné… »

Pour réaliser cet objectif, F. Beaudouin entend coupler trois démarches :

  • une enquête de terrain pour relever des plans de petits gabarots et recueillir des témoignages oraux ;
  • une étude attentive des publications existantes, telle celle d’Eugène Bombai intitulée La Haute-Dordogne et ses gabariers, parue en 1903 ;
  • et enfin, une observation minutieuse de photos d’archives.

Il est intéressant de noter que, dans le temps, ce travail débouchera au musée sur trois dioramas successifs, rendus nécessaires par les progrès de la connaissance scientifique sur cette batellerie. Le couple recherche-communication muséale est d’emblée affirmé.

Il est aujourd’hui encore au cœur du projet scientifique et culturel à travers le travail mené autour des expositions temporaires et des « Cahiers du Musée ».

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