La salle d’honneur
L’ancienne salle à manger du château est, avec le grand escalier d’honneur, l’espace le mieux conservé de l’ancienne propriété Gévelot. Tous deux ont fait l’objet d’une importante campagne de restauration.
Avancer sur l’eau
Ici sont présentés les divers moyens de propulsion utilisés en France depuis le halage humain et animal, la traction sur berge, sur rails et pneumatiques, jusqu’aux premiers remorqueurs à roues à aubes et aux toueurs, pour parvenir aux remorqueurs plus récents, aux automoteurs et aux pousseurs modernes.
Le halage
Depuis des temps immémoriaux le halage des bateaux, en toutes régions, se faisait à bras d’homme ou, en terme marinier, « à la bricole »; d’autres formes de halage ont pris la relève tel le halage animal, puis, des essais de mécanisation furent entrepris dès le début du 20 e siècle.
Le halage à la bricole consistait à se placer dans un harnais appelé « bricole », bande de tissu tressée de dix centimètres environ de largeur que l’on plaçait vers les épaules et qui était lié à une cordelette elle-même reliée à la péniche à déplacer. Ce cordage partait du « grand mât » haut de huit à neuf mètres ou du « mât de canal » haut de trois mètres, afin de ne pas accrocher les roseaux ou branchages du rivage et de ne pas traîner dans l’eau, afin d’obtenir le rendement maximum. Le long des canaux et des rivières, se trouvaient des haleurs spécialisés pour ce travail, recrutés pour le parcours au kilomètre ou à la journée.
Il est nécessaire de rappeler qu’un homme seul peut déplacer une péniche avec un chargement de 250 tonnes plus le poids du bateau de 50 tonnes à la vitesse de 700 à 800 mètres à l’heure, alors qu’un attelage de deux chevaux une « courbe » déplace cette même péniche à deux kilomètres à l’heure.
Le halage mécanique a été utilisé sur les canaux du nord et de l’est de la France où il s’est progressivement substitué au halage animal. Le procédé de propulsion apparaît à la fin du XIXe siècle avec la vulgarisation du moteur électrique qui permet la construction de tracteurs très puissants de petite taille. Ces tracteurs sont équipés à l’origine, de roues à bandages pleins roulant sur le chemin du halage. À partir de 1902, ils circulent sur rails. Ce dernier dispositif permet la généralisation du procédé qui sera complété, pour les voies à faible trafic, par des tracteurs sur pneumatiques, d’abord électriques, puis à moteur diesel. La «traction » mécanique sera définitivement supprimée en 1973. Le halage mécanique est utilisé exclusivement en canal, il est complémentaire du touage sur chaîne noyée et du remorquage à hélice en rivière.
Le touage
Le touage mécanique naît de ta conjonction de plusieurs technologies, celle des anciens « aquamoteurs », celle de ta machine à vapeur (puis du moteur électrique), celle des câbles métalliques souples et des chaînes calibrées. Il a été très utilisé dans notre pays qui s’en est fait une véritable spécialité. Le principe du touage est simple, il consiste en un « bateau-treuil», te toueur, qui se tire lui-même ainsi que les bateaux porteurs qu’il remorque, sur un câble ou une chaîne fixée à terre à son extrémité. Ce principe a connu trois applications différentes successives : L’aquamoteur utilisant La force motrice du courant lui-même, le touage à chaîne continue, te touage à câble à relais. L’aquamoteur n’a connu que des applications limitées à cause des qualités médiocres des câbles de chanvre, seuls disponibles à la fin du XVIIle et au début du XIXe siècle.
Le remorquage
Le remorquage a été utilisé exclusivement en milieu fluvial, pour remorquer des chalands fluviaux de gros tonnage et les bateaux de canal, péniches, flûtes, etc. lorsqu’ils naviguaient en rivière. Les bateaux remorqués étaient disposés en «train », les uns derrière les autres en nombre plus ou moins grand, selon la taille des écluses de la voie fréquentée : cinq bateaux de canal sur L’Oise, quinze sur la Seine entre Conflans et Paris, etc. La puissance du remorqueur est donc fonction du service qui lui est demandé. Comme le touage, le remorquage est complémentaire du halage en canal, ces trois dispositifs de traction couvrant tous Les cas de propulsion de bateaux uniquement porteurs, dits sous cet angle « bateaux tractionnés ». L’ensemble du dispositif est souple, car il permet l’immobilisation prolongée des bateaux porteurs utilisés comme volume de stockage en cas de besoin; il présente l’inconvénient de nécessiter La présence d’un équipage sur chaque bateau porteur pour assurer la présence au gouvernail en navigation.
À cause de l’encombrement de la machine à vapeur, le bateau porteur roues à aubes ou à hélice restera d’un usage limité aux services de messageries ; pour le fret lourd, il ne peut lutter contre la concurrence de la batellerie halée.
C’est l’invention du moteur à combustion, le moteur diesel, à la fois puissant, léger et peu encombrant qui va permettre la généralisation de l’automoteur. Le terme d’automoteur recouvre deux catégories distinctes de bateaux : le chaland automoteur de rivière et l’automoteur de canal. L’automoteur de canal est un bateau de gabarit Freycinet, comme la péniche traditionnelle en bois. L’adaptation d’une hélice et d’un moteur à explosion sur un bateau de canal posait de difficiles problèmes techniques ; de plus, il entraînait une modification radicale des aménagements intérieurs et du mode de vie des mariniers. Plusieurs solutions sont expérimentées au lendemain de la première guerre mondiale. Il fallait trouver un dispositif qui fonctionne correctement que le bateau soit vide, c’est-à-dire à peine enfoncé dans l’eau, ou chargé et touchant presque le fond du canal.
Deux techniques vont êtres utilisées : l’hélice mobile en hauteur, dite « monte et baisse », et l’hélice fixe avec dispositif de ballastage. Pour les anciens bateaux de canal tractionnés, c’est le système dit « motogodille » qui va être le plus utilisé. C’est en Belgique, dans les années trente que l’automoteur de canal atteint son apogée. Les chantiers sortent des bateaux rivés de grande qualité, très recherchés par les mariniers français. Les aménagements sont luxueux et les heureux possesseurs deviennent les nouveaux « seigneurs du fleuve » !
Le poussage
Le poussage : le principe de cette innovation introduite en France à partir des Etats Unis est simple ; un bateau moteur et directionnel, le « pousseur », propulse devant lui des unités exclusivement porteuses, les « barges », assemblées de façon rigide. Les avantages, par rapport au remorquage, sont nombreux : les barges n’ont, contrairement aux péniches tractionnées, pas besoin d’équipage… Le « convoi poussé » se comporte comme un vrai bateau et gagne en manœuvrabilité. La résistance à l’eau est également fortement diminuée. Et les barges chargées peuvent être laissées au port afin d’en reprendre d’autres…
La C.G.P.V.N. ne fut pas la première société à avoir adopté le poussage en France. La première connue fut la société Lambert, cimenterie de Cormeilles-en-Parisis (Yvelines) avec son « Poussah » en 1955.