À pied, à cheval, en voiture, … a-t-on l’habitude de dire lorsqu’on évoque l’histoire du voyage en France. On oublie presque toujours le bateau fluvial alors que les fleuves, les rivières et les canaux ont joué longtemps un rôle important pour le déplacement des hommes. La « voie d’eau » est plus sûre à certaines périodes troublées et le bateau est aussi beaucoup plus confortable que les moyens terrestres sur les mauvaises routes du royaume.
Traditionnellement, la voie d’eau a de multiples avantages : elle est moins chère, plus sûr que la route et elle offre un certain confort comparé aux diligences qui tressautent sur des routes mal entretenues et peu sûres. Elle est donc très utilisée.
On prend le bateau d’abord pour traverser la rivière à une époque où les ponts sont fort rares. Les bacs, les traversiers et les batelets en tous genres chargent les piétons, les animaux, les charrettes… en de très nombreux endroits. On descend la rivière ou on la remonte d’abord pour faire du commerce. Les marchands en tout genre, les colporteurs de livres et almanachs… embarquent pour tenter de réaliser la bonne affaire. Ils sont parfois rejoints par des pèlerins et par des militaires. Quelques grands personnages visitent déjà le pays par voie d’eau pour leur plaisir.
Le tableau de Pierre-Antoine Demachy (1723-1807) montre l’activité du port Saint-Paul durant la seconde moitié du XIIIe s. Au fond, les « théâtres de bois » de l’île Louviers, qui sera réunie à la rive en 1843.
Le milieu du XIXe siècle symbolise la grande époque du voyage fluvial ; Les vapeurs sont de plus en plus grands et de plus en plus luxueux. Malheureusement, ils ne sont pas toujours très sûrs et dans les années 1830-1840, plusieurs chaudières explosent !
Aussi les publicités de l’époque insistent sur la sécurité, d’où le nom d’inexplosible donné aux bateaux de la Loire. La Lithographie de Claude Pensée (XIXe siècle) montre l’Inexplosible n°21 « Ville de Nantes ».
Le chemin de fer fera disparaître ces transports fluviaux de voyageurs au long cours au fur et à mesure de son développement à partir de 1840. Au cœur de la ville, c’est le métro cette fois qui les fera disparaître à l’aube du XXe siècle.