La grève des postiers parisiens

A l’heure où nous écrivons, cette grève est terminée et le travail a repris normalement dans les divers bureaux de poste parisiens. Il faut souhaiter que l’apaisement se fasse et que, si les revendications des facteurs méritent d’être prises en considération elles le soient sans trouble et dans l’ordre. Le public n’a pas à pâtir des conflits qui dressent parfois certains fonctionnaires contre l’État. Au reste, il faut reconnaître que cette grève fut un peu comme un accès de fièvre, inattendu mais bénin. Nulle part on n’a signalé le moindre sabotage. Une seule tentative eut lieu, vite réprimée. Un groupe d’une trentaine de facteurs se trouvaient quai Jemmapes quand passa une automobile postale. Un facteur, mal inspiré, s’écria « jetons-la dans le canal ! ». Quelques grévistes s’élancèrent vers la voiture. Heureusement les agents veillaient. Ils intervinrent aussitôt, dégagèrent l’auto qui risquait d’être renversée dans le canal Saint-Martin et arrêtèrent le groupe des saboteurs.