Emouvant suicide de deux sœurs jumelles

Dans une de ces jolies rivières pyrénéennes qui, parfois, roulent en torrent leurs eaux tumultueuses, on a retrouvé, ces jours derniers, les corps de deux jeunes filles, de deux sœurs jumelles. Ces jeunes filles s’aimaient de cette affection profonde, de cette tendresse fatale qui se rencontre si souvent chez les jumeaux et qu’Alexandre Dumas a si bien dépeinte dans ses Frères Corses. Or, récemment, des ennuis de famille les avaient rendues moroses. L’une d’elles voulait se marier et les parents refusaient leur consentement ; l’autre les implora en vain et, n’ayant pas réussi à les fléchir, elle en conçut un chagrin non moins grand que celui de sa sœur.

C’est alors qu’elles résolurent de mourir ensemble.

Sous prétexte d’une promenade, elles s’éloignèrent du logis et, parvenues au bord de la rivière, elles s’y jetèrent ensemble. Le courant seul les sépara ; on en retrouva une, d’abord ; l’autre ne fut retrouvée que quelques jours plus tard… Elles avaient trente ans.

Toute la région a été douloureusement émue par ce témoignage tragique d’un attachement fraternel que rien n’a pu rompre, pas même la mort.