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UNE FEMME COUPÉE EN MORCEAUX

Voici encore un crime abominable, comme il ne s’en produit heureusement que bien rarement, et qui rappelle, par la façon dont il a été commis, l’affaire Billoir et les affaires Barré et Lebiez, qui sont encore dans toutes les mémoires. Le 14 de ce mois, vers six heures du matin, trois débardeurs se rendaient à Boulogne où ils devaient décharger une péniche, lorsque, arrivés sur le quai de Seine, à 300 mètres environ du pont de Sèvres, l’un des trois, nommés Kah, aperçut un objet assez volumineux qui s’en allait à la dérive. Ils harponnèrent cette épave et constatèrent, à leur stupéfaction, que c’était une valise presque neuve, recouverte de toile marron, dont les deux compartiments mal joints n’étaient retenus que par des courroies. Ils ouvrirent la valise et ne purent retenir un cri d’effroi : la valise contenait le tronc d’une femme; la tête et les jambes en avaient été détachées et quelques gouttes de sang ruisselaient encore. La section des bras et des jambes était très nette. L’assassin ne s’était servi ni d’une scie, ni d’un couperet, mais d’un couteau solide et bien tranchant. Les trois hommes se rendirent aussitôt chez le commissaire de police de Boulogne, à qui ils remirent leur funèbre trouvaille. Les premières constatations permirent de reconnaître que la victime devait être une ouvrière, comme le prouvaient les traces de piqûres vues sur l’index de la main gauche, et que le crime devait être récent, car le corps contenait encore du sang.

Exposition temporaire DU 21 OCTOBRE 2023 AU 28 JANVIER 2024 (Passée)