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Le pari des coltineur : en route ! 

Ceux qui se lèvent tôt et ceux qui se couchent très tard ont pu, ces jours derniers assister à un curieux spectacle. Au matin, dix robustes gaillards, les épaules chargées d’un sac très lourd, partaient de la rue Feydeau, et par les boulevards se dirigeaient vers la Bastille. Il s’agissait de dix coltineurs qui avaient parié de se rendre à pied et portant un sac de 100 kilos de Paris à Corbeil, soit, trente-deux kilomètres. Bonne promenade pour ouvrir l’appétit. Peut-être ne sera-t-on pas fâché de savoir ce que c’est que des coltineurs.

Ce sont des hommes dont le métier consiste à porter de lourds fardeaux : sacs de blé, de charbon, etc., etc.

Leur nom leur vient du coltin, sorte de gilet sans manches, en cuir, assez semblable, quoique plus court, à une chasuble et qui protège le cou et les épaules. Le large chapeau des fariniers et des charbonniers est également par extension appelé coltin.

Une foule très considérable, à pied ou en bicyclette, accompagnait les rudes champions ; personne cependant n’avait songé à charger ses épaules comme eux.

Jean Labas, un gars de vingt-neuf ans, a gagné le pari. Il a mis quatorze heures à faire le trajet et a précédé de douze heures ceux de ses concurrents qui le suivaient de plus près.

Le vainqueur n’est pas précisément un type de culture intellectuelle ; il ne sait ni lire ni écrire et ne prise absolument que la force physique.

C’est un homme très fort ; mais voyez un peu comme la pâle envie s’attache aux triom­phateurs !

Voici que les coltineurs de la Villette ra­content que ce qu’il a fait n’est déjà pas si malin.

Certains d’entre eux prétendent faire le même trajet en dix heures au lieu de qua­torze et avec un sac plus pesant de vingt livres.

Nous saurons bientôt si leur valeur est au niveau de leur présomption, et dans ce cas nous conseillerons à ceux qui pourraient avoir des différends avec eux de les terminer plutôt à l’amiable.

Exposition temporaire DU 21 OCTOBRE 2023 AU 28 JANVIER 2024 (Passée)