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Nous ne connaissons pas de plan de construction du chaland de Loire et il est peu. Probable que nous n’en trouvions jamais, ces bateaux traditionnels n’étaient jamais construits sur plan. Cependant, les documents concernant les bateaux de Loire de la première moitié du X1X9 siècle sont relativement nombreux et riches d’informations: iconographie savante et populaire, textes, tradition orale et surtout maquettes de bateaux. Grâce à elles. Nous avons pour la première fois une connaissance directe et assez complète de l’architecture des bateaux de Loire.
Nous en connaissons quatre.
-la maquette du Musée de Saumur datée de 1812, la maquette de Champtoceaux, 1840 environ. La maquette de Saint-Georges-sur-Cher, 1852, la maquette du Musée des Salorges de Nantes probablement un peu postérieure au milieu du XIXe siècle. Nous pouvons y ajouter la maquette du Musée de la Batellerie de Conflans-Sainte-Honorine datant des années 1880 environ. Toutes ces maquettes sont construites comme des bateaux réels, c’est-a-dire par assemblage « bords sur courbes » (sauf celle de Conflans) et elles « fonctionnent ». Elles comportent des détails de structure et d’équipement en plus ou moins grand nombre qui ne sont pas toujours les mêmes d’une maquette à l’autre mais qui sont tous extrêmement précieux puisqu’ils ne nous ont pas été transmis par les autres sources écrites ou iconographiques. Cependant, elles ne sont pas construites à l’échelle avec un taux de réduction constant et ne donnent aucune indication rigoureuse de dimension ni de proportion. En première approximation, on peut dire que les bateaux sont représentés plus courts et plus hauts qu’ils ne l’étaient réellement; les mâts sont trop longs. Les membrures trop peu nombreuses et trop grosses. La similitude de ces maquettes est une indication précieuse de l’homogénéité architecturale du chaland de Loire à cette époque, du reste confirmée par les autres sources. C’est également une preuve de fidélité compte tenu de la restriction concernant l’échelle. La comparaison systématique des informations transmises par les maquettes avec celles provenant d’autres sources, nous fournit une garantie de sécurité supplémentaire précieuse dans notre travail de reconstitution.
La quantité d’informations transmises par maquette est, à qualité de réalisation égale, proportionnelle à la taille plus la maquette n’est grande. Plus les informations sont nombreuses et moins les distorsions d’échelle sont grandes. La maquette de Saint—Georges-sur-Cher est celle qui a le moins été « dérangée »; elle a conservé en particulier la majeure partie de son assemblage d’origine.