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Les ports de Paris et de l’île de France garderont longtemps un outillage assez sommaire, ce qui signifiait que la plupart des transbordements s’effectuaient à bras d’hommes. Il y avait différents types «de dockers fluviaux». L’appellation la plus générale était celle de débardeurs.

Le débardeur s’appelait coltineur lorsqu’il déchargeait le charbon dans une corbeille qu’il portait sur l’épaule, la tête protégée d’un capuchon de camelot, malfrat quand il portait du plâtre, dérouleur s’il débarquait des fûts de vin, fort s’il chargeait des pommes et trimardeur s’il dépeçait un train de bois.

« Les débardeurs sont nus, plongés à mi-corps dans la rivière, leur front est trempé de sueur. La pâleur de leur visage annonce qu’ils ne résisteront pas longtemps à leur labeur pénible. Leur corps est tout défiguré par la vase fangeuse qui souille leurs membres et affaiblit leurs nerfs ».

La population des débardeurs dans quelques ports de la région
parisienne en 1843.
-Port de Bercy (deux rives) : 112
-Port de la Rapée : 92
-Port aux vins : 40
-Port des Tuileries : 60
-Clichy-la-Garenne : 10
-Choisy-le-Roi : 30
-Canal Saint-Martin : 12

« Ce n’est rien de descendre l’échelle qui va du quai au chaland. Mais combien de fois, dans une journée, les débardeurs la remontent-ils, courbés sous leur charge ? »
Lecture pour tous, octobre 1907

« Pour décharger 8000 kg en une journée, il faut des muscles solides, et du cœur à l’ouvrage ! »
Messieurs les débardeurs chez eux, vers 1910

(Les débardeurs) Lorsqu’ils déchargent le charbon, leur costume est de drap noir et leur enferme le corps le plus possible, leur cou est entouré d’un mouchoir. Ils se garantissent de leur mieux contre la poussière grasse et pénétrante des houilles qu’ils manipulent. On les appelle alors des « coltineurs » à cause d’une coiffe de cuir qu’ils enfoncent sur leur tête et qui porte par derrière un collet descendant jusqu’à l’épaule, où il se termine par un fort bourrelet. C’est là-dessus qu’ils portent en équilibre des corbeilles d’osier rondes, chargées chacune de cinquante kilos, et que des débardeurs remplissent dans le bateau ».
Paul Bory ; Les industries bizarres, 1900

« Au fond de la péniche, s’agite un essaim d’hommes, le torse nu ou recouvert d’un court tricot, qui enlèvent avec la pelle le contenu du
bateau et en remplissent les bennes toujours en mouvement.
Ces hommes sont les débardeurs. »
Paul Bory ; Les industries bizarres, 1900