Musée de la batellerie et des voies navigables

PIERRE-PAUL DE RIQUET

(1604-1680)

Portrait tiré de l’ouvrage de Jacques Fernay, » Un grand Français du XVIIe siècle, Pierre-Paul
de Riquet et le canal du Midi ».
Paris,Charavay frères éditeurs.

Le « canal royal du Languedoc », rebaptisé canal du Midi à la Révolution est l’œuvre d’un homme, Pierre-Paul de Riquet, baron de Bonrepos.

Né à Béziers dans une famille aisée – son père est procureur à la cour-, Pierre-Paul entre à l’administration des gabelles et s’enrichit grâce à son poste de percepteur du roi à Revel et en tant que fournisseur des armées du Roi…

La terre de Bonrepos dont il fait l’acquisition  est située au pied de la Montagne Noire, dont les eaux permettront l’alimentation du canal.

Pierre-Paul de Riquet a 56 ans quand  il se lance dans son projet pharaonique et qu’il écrit pour la première fois à Colbert, Premier ministre de Louis XIV. Il s’est assuré de la collaboration de Pierre le Fontainier de Revel et a réalisé une maquette topographique de grande taille dans le parc du château de Bonrepos qui lui a permis d’étudier le tracé des rigoles d’alimentation du bief de partage.

En 1666, le roi accepte le projet et le futur canal est érigé en fief pour Riquet et ses descendants, à charge d’entretien. Douze mille ouvriers s’activent  sur le gigantesque chantier financé par le roi, les provinces et Riquet…

Il y laissera toute sa fortune et mourra en mai 1680, avant l’achèvement des travaux.

LETTRE DE RIQUET ADRESSÉE A COLBERT LE 26 NOVEMBRE 1662

 » Je vous écris de ce village sur le sujet d’un canal qui pourrait se faire en Languedoc,  pour la communication des deux mers.

[…] Jusqu’à ce jour on n’avait pensé aux rivières propres à servir, ni su trouver des routes aysées pour le canal, car celles qu’on s’était imaginées étaient avec des obstacles insurmontables de rétrogradations de rivières, et de machines pour élever les eaux. Aussi croyez que ces difficultés ont toujours causé le dégoût et reculé l’exécution de l’ouvrage; mais aujourd’hui, monseigneur, qu’on trouve des rivières qui peuvent être aysément détournées de leur ancien lit, et conduites dans ce nouveau canal toutes les difficultés cessent, excepté celle de trouver un fonds pour subvenir aux frais du travail […]. «