
« C’est une vaste question que celle des bacs en France, tant ils étaient nombreux et variés sur le plan technique. À en croire certains auteurs, il y en avait 1 299 en service en 1870 dans notre pays, ce qui n’a rien d’incroyable si l’on rappelle que le seul département d’Indre-et-Loire en possédait une quarantaine au début du XIXe siècle. S’ils se sont raréfiés à cause de la multiplication des ponts, suspendus notamment, c’est dans les estuaires qu’ils se sont maintenus le plus longtemps. C’est dire si prendre le bac, dans certaines régions au moins, était chose quotidienne. Des bateaux différents répondaient à des besoins spécifiques : les charrières, basses de levées, munies de pontons d’embarquement, traversaient charrettes et bestiaux ; les ingénieurs veillaient à la qualité de ces bacs qui pouvaient dépasser largement les quinze mètres. Pour les cavaliers, on disposait aussi, en Loire notamment, de passe cheval qui traversaient à la bourde, mais aussi à la voile. Des batelets passaient enfin les piétons. Si les bateaux variaient régionalement, le système de passage s’adaptait aussi aux conditions particulières de chaque rivière. »
François de Jzarra, Voyage fluvial, Éditions musée de la Batellerie.
