« Sur les rivières à l’état naturel, le « mouillage » (profondeur d’eau disponible) est souvent réduit, la navigation est entravée et même parfois complètement interrompue pendant la saison sèche par la pénurie des eaux. La période favorable de la navigation est parfois bien courte ; il faut alors faire tous les transports en même temps, puis accumuler les marchandises dans de vastes magasins. Le matériel de la batellerie est mal utilisé, de grandes pertes d’intérêt et de grand frais de magasinage s’ajoutent aux frais de transport.
Anciennement, les grands échanges de marchandises se faisaient chaque année dans certaines villes fluviales à des dates déterminées par les périodes d’activité de la navigation. L’industrie moderne ne s’accorde plus de ces anciens usages, elle exige des transports continus… »
« […] Le but immédiat de la canalisation est d’empêcher le niveau des eaux de baisser; c’est d’obtenir en permanence le « mouillage » le plus grand possible. À cet effet, on barre la rivière de place en place à des intervalles qui dépendent de la pente naturelle du lit et de la hauteur des rives, on la divise ainsi en une succession de bassins à niveau constant, se déversant les uns dans les autres. On remplace la pente douce et peu profonde par un escalier d’eau dont chaque marche est déterminée par un barrage.
Article de Talansier, le Génie civiL 1888