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«l’inondeur de l’Yser*… »

Henri Geeraert (1863/1925) est un héros populaire belge. Pendant la Première Guerre mondiale, cet ancien batelier a ouvert, en octobre 1914, les écluses permettant l’inondation de la plaine de l’Yser et ainsi l’arrêt de l’avancée allemande.

A cette période, l’armée belge s’était retranchée dans la région de l’Yser. La situation devenait intenable du fait de la différence des effectifs en présence. L’éclusier Henri Geeraert suggère à l’état-major un moyen d’inonder la plaine pour stopper définitivement l’avancée de l’armée allemande : « Il faut profiter de l’altitude des polders**qui sont sous le niveau de la mer ».

L’opération qui est menée par le général Dossin le 25 octobre, est approuvée par Le roi Albert de Belgique.

L’ingénieuse proposition de l’éclusier a permis à l’armée franco-belge de s’établir solidement sur la rive occidentale du fleuve et de stopper l’avance de l’adversaire vers un objectif de grande valeur stratégique : Dunkerque.
À l’exception de deux offensives sur Tervaete rapidement repoussées les 22, 23 et 24 octobre 1914, la ligne de l’Yser restera infranchissable pour l’armée allemande jusqu’à la fin des hostilités en 1918.

Henri Geeraert, porteur de la croix militaire française, des croix de guerre belge et française, de la médaille de l’Yser, de la guerre 1914-1918 ; aura à titre posthume un ultime hommage : sa photo figure sur les billets de banque de 1 000 francs belges avec celle du Roi Albert.

(Des enfants d’Henri restés bateliers sont venus travailler en France, certains ont pris la nationalité française).

Dons : Lysiane Geeraert, petite fille d’Henri

*Le fleuve Yser prend sa source à Buysscheure et Lederzeele (Département du Nord) près de Saint-Omer (Pas-de-Calais) en France à 35 m au-dessus du niveau de la mer. Il s’écoule vers la mer du Nord, en traversant les Flandres française et belge pour rejoindre la mer à Nieuport en Belgique, dans un estuaire très artificialisé

** Un polder est une étendue artificielle de terre gagnée sur l’eau, le plus souvent dont le niveau est inférieur à celui de la mer, à partir de marais, estuaires, lacs ou des zones littorales. La surface à aménager est d’abord entourée de digues.